Le procès du Rio-Paris s’ouvre pour Air France et Airbus : ce qu'il faut savoir sur le crash de l'AF447
Plus de treize ans après le crash du Rio-Paris au large du Brésil qui avait tué 228 personnes, Airbus et Air France sont jugés à partir de ce lundi 10 octobre à Paris pour homicides involontaires. Lourd d'enjeux pour l'avionneur européen, la compagnie française, les familles des victimes mais aussi pour le transport aérien mondial, le procès de l’AF447 doit durer jusqu'au 8 décembre au tribunal correctionnel de Paris. Il va tenter de déterminer les responsabilités de cette catastrophe.
Retrouvez le rapport complet du BEA à télécharger, et l'analyse des paramètres à la fin de l'article.
Pas de surprise à l’ouverture du procès : la compagnie aérienne Air France et le constructeur de l’Airbus A330-200, ont tous les deux plaidé non coupable.
Lundi s’est donc ouvert au tribunal correctionnel de Paris ce que les familles des 228 victimes espèrent être le dernier chapitre judiciaire sur l’accident en mai 2009 du vol AF447 entre Rio de Janeiro et Paris. La séance d’ouverture a été marquée par la lecture des noms des 216 passagers et 12 membres d’équipage disparus dans l’océan Atlantique. « La principale attente des familles de victimes, c’est d’avoir une déclaration de culpabilité », a déclaré sur France Info Me Sébastien Busy, avocat de parties civiles.
Air France et Airbus sont accusés d’avoir sous-estimé la gravité des défaillances de sondes Pitot et de ne pas avoir suffisamment formé les pilotes à ces risques. Les deux sociétés encourent une amende de 225.000 euros (sans peine de prison en l’occurrence), et ont sans surprise plaidé la relaxe, refusant toute faute pénale dans l’accident.
Pour la compagnie aérienne, la directrice général Anne Rigail qui était présente à l’aéroport Charles-de-Gaulle pour accueillir les familles a déclaré ne pouvoir « évidemment pas mesurer leur peine », mais avoir « pleinement conscience de l’émotion et de la douleur » vécue par les victimes. Pour l’avionneur où il ne travaillait pas à l’époque du drame, le CEO Guillaume Faury a assuré « partager la détresse des familles de victimes ». Des déclarations mal accueillies par certaines des parties civiles.
Le procès doit durer 9 semaines, mais ne devrait pas apporter de nouveautés sur le fonds, après le rapport du BEA publié en juillet 2012 (selon qui le givrage en vol de sondes de vitesse Pitot avait conduit à un dérèglement des mesures de vitesse de l’A330, et désorienté les pilotes jusqu’au décrochage de l’appareil) et les étapes judiciaires précédentes. Dont la décision de la Cour de cassation en aout 2021 de renvoyer Air France et Airbus en correctionnelle (comme le demandaient le parquet général et les familles de victimes), suite là l’annulation trois mois plus tôt du nom lieu qui avait suivi le précédent procès.
Les 228 personnes à bord du vol AF447 avaient péri dans l’accident du 31 mai 2009, le plus meurtrier de l’histoire d’Air France.
©Air France
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